Si tu te crois battu, tu le seras.
Si tu n'oses rien, tu n'obtiendras rien.
Si tu veux gagner, mais que tu t'en crois incapable, sois assuré que tu n'y arriveras point.
Si tu crois que tu vas perdre, tu as déjà perdu.
Proverbe Chinois
6) L'Okinawa-te ou To-De :
En 1372, le roi d'Okinawa prête allégeance à l'Empereur MING. Un voeu qui concrétise des années d’échanges commerciaux et culturels entre la Chine et son archipel. Trente-six familles chinoises, issues de la noblesse, s'installèrent alors à Okinawa, à Kume près de Naha. Elles apportèrent avec elles l'art du combat chinois, certains des membres de ces familles étant de véritables Maîtres.
En 1609, les Japonais envahissent l'île. Ces derniers instaurent une domination militaire et interdisent les armes, pour éviter toute rébellion. C'est à partir de ce moment que les techniques de combat à mains nues (To De) se transmettent secrètement, de Maîtres à disciples. Les entraînements se déroulaient en cachette, le plus souvent la nuit, et étaient basés sur l'efficacité.
Ce sont donc les habitants d'Okinawa qui, par nécessité, ont donné naissance à une méthode de combat à mains nues, qui sera appelée par la suite Karaté. L'art de combat à mains nues se développa surtout autour de 3 villes : Naha - Shuri –Tomari , donnant logiquement naissance à 3 styles majeurs : Le Naha-Te, Le Shuri-Te, Le Tomari-Te.
Le Naha-Te était développé autour de la principale ville portuaire, Naha, qui était un grand centre de commerce. Le Shuri-Te est un style qui était développé essentiellement dans la ville de Shuri, l'ancienne capitale d'Okinawa. C'est là où vivaient le roi et les membres de la noblesse. Le Shuri-Te est connu maintenant à Okinawa sous le nom de Shorin Ryu (style de la jeune forêt), il donna aussi naissance au Shotokan et au Wado Ryu au Japon. Un autre style connu sous le nom de Tomari-Te est considéré comme une ramification du Shuri-Te. Le Tomari-Te était pratiqué dans le village de Tomari. Celui-ci, proche de Shuri, était peuplé surtout d'agriculteurs et de pêcheurs.
A cette époque l'art martial local s'appelait “ TE ” ou “ TO-DE ”. C’est sous cette même appellation qu’il fut introduit au Japon, dans les années 20. “ To De ”, qui voulait dire “ Technique de main Chinoise ” (en langage chinois) pouvait s’énoncer à la japonaise “ Kara-te ” autrement dit “ Main de Chine ” (Le déchiffrement des idéogrammes dans l’une ou l’autre langue est à la base de cette différence) . Une signification complémentaire du mot “ Kara-te ” en japonais venait se greffer sur ce concept et au Japon, on pouvait le traduire par “ Main vide ”.
En 1930, Gichin FUNAKOSHI, le père du Shotokan moderne, adopta cette dernière prononciation, afin d'éviter que le karaté ne porte, dans son nom, une origine chinoise trop évidente. Sa décision souleva une réaction très vive parmi les Maîtres vivant à Okinawa. Gichin FUNAKOSHI dut se plier à l'air du temps qui était celui du nationalisme japonais et se coupa de tout un pan de l'histoire du karaté - ou plutôt de l'Okinawa-te, dont les racines sont incontestablement chinoises.
Dans les courants dominants du développement historique du Karaté, il n'y a réellement que deux grands styles d'origine : le Shuri-Te et le Naha-Te. Comme les deux styles sont dérivés des mêmes traditions martiales chinoises, leurs différences sont seulement d'ordre technique.
Le Naha-Te fut perpétué par Maître Kanryo HIGAONNA, qui pour parfaire ses connaissances de l'art du combat appris sur l'île, partit en Chine, dans la région de Fuzhou, afin d'y étudier le style de combat de la Chine du sud (en particulier le style de la grue blanche).
De retour, il adapta ce qu'il avait appris à la mentalité des hommes d'Okinawa. Plus tard c'est son successeur, Maître Chojun MIYAGI, qui lui donna le nom de Goju-ryu.
Le karate-do est un art noble. Ceux qui s'enorgueillissent d'êtres capables de casser des planches et de briser des briques, ou qui affirment êtres capables d'arracher des morceaux de chair à leurs adversaires, ne connaissent absolument rien au karaté. Ils jouent dans les branches et le feuillage d'un grand arbre sans avoir la moindre idée de ce que recèle le tronc.
Gichin Funakoshi.